23 septembre 2014, Paris. Le secteur privé veut-il se payer l’humanitaire ? 

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On le sait, entre le début des années 1970 et le début des années 1980, les ONG françaises se sont construites contre l’état, du moins en marge de celui-ci. Mais on oublie souvent qu’elles se sont également construites en marge des entreprises : entités culturellement éloignées des ONG, dédiées au profit, elles étaient parfois même accusées de ne pas être pour rien dans les maux auxquels ces dernières avaient à faire face. Depuis, les états – avec ou sans l’aide de leur armée – ont fait leur entrée dans le champ de l’action humanitaire.

En adoptant les codes et modes d’intervention des ONG humanitaires, ils ont souvent brouillé la perception de l’action portée par ces dernières. Et désormais, ce sont les entreprises qui se mêlent d’humanitaire, sous différentes formes. Doit-on voir dans ce mouvement une salutaire prise de conscience citoyenne des entreprises ou une offensive néolibérale d’achat des consciences et d’investissement rentable ? Un rapprochement est-il de nature à impulser de nouvelles synergies au bénéfice des populations vulnérables ou à déboucher sur la négation des principes d’impartialité, de neutralité et d’indépendance que portent les ONG ? Mariage impossible, mariage arrangé ou, au contraire, union libre ? Sur l’autel de nouvelles sources de financement, de méthodes plus efficaces de management et de professionnalisation, les ONG ne sont-elles pas en train de renoncer au modèle de solidarité qu’elles ont créé ?

Intervenants :
Boris Martin, rédacteur en chef de la revue Humanitaire,
Myriam Bincaille, déléguée générale fonds Suez Environnement Initiatives
Didier Lebret, directeur du Centre de crise du Ministère des Affaires Etrangères et du Développement international,
Le débat avec le public sera animé par Christian Troubé, journaliste, directeur de l’Agence Rue Principale.

Inscription
Mardi 23 septembre 2014, 18h-20h
Espace de conférences de l’IRIS 2 bis rue Mercœur, 75011, Paris