Les religions et le monde moderne – Dossier L’ENA hors les murs

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Le grand rabbin des congrégations hébraïques unies du Commonwealth, Lord Jonathan Sacks réfléchissait il y a quelques mois dans le New York Times à l’un des grands paradoxes de notre temps. Au premier abord, la religion semble en déclin, le consumérisme semble être devenu la nouvelle foi de l’époque et les centres commerciaux ses nouvelles cathédrales. Le nombre de personnes qui se déclarent indifférentes en matière religieuse ne fait que croître : aux États-Unis, ils sont deux fois plus nombreux qu’il y a une génération. Dans les librairies, les livres des chefs de file du « nouvel athéisme » (Christopher Hitchens, Sam Harris ou Richard Dawkins dans le monde anglophone, Michel Onfray en France) se vendent comme des petits pains, et sont le dernier avatar d’une longue tradition intellectuelle de critique de la religion. Au XIXe siècle déjà, on annonçait la mort de Dieu et la religion avait subi plusieurs humiliations, infligées par ces « maîtres du soupçon » que furent  Nietzsche, Marx, Feuerbach, Comte, Hegel, Darwin et quelques autres.

Le fait que Darwin soit d’ailleurs l’une des références majeures du « nouvel athéisme » est pour le moins ironique aux yeux du rabbin Sacks, qui souligne à juste titre que si l’on s’en tient à l’idée de Darwin selon laquelle ne survivent que les plus aptes, force est de constater que la religion est le plus grand survivant : l’espérance de vie des grandes puissances dépasse rarement un siècle, celle des religions se compte en millénaires.

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Karim Bitar

Karim Bitar

Karim Emile Bitar, géopolitologue et consultant, directeur de recherche à l’IRIS, directeur de la revue L’ENA hors les murs, vice-président du Cercle des économistes arabes. Dernier ouvrage paru : Regards sur la France (Seuil).

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