Le volunteering : quelles différences de valorisation entre le monde anglo-saxon et la France?

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« Fondé sur les valeurs de solidarité et de confiance mutuelle, le volontariat transcende les frontières culturelles, linguistiques et géographiques. En donnant de leur temps et en mobilisant leurs compétences bénévolement, les volontaires eux-mêmes s’élèvent par un rare sens du devoir. »[1]

Lors de la Journée Internationaledes Volontaires (chaque année, le 5 décembre), le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, s’est adressé à la communauté mondiale des volontaires : dans son message, il a  valorisé l’engagement de ces personnes qui « apportent une contribution précieuse à la réalisation de nos objectifs communs ». Le Secrétaire Général des Nations Unies a profité de cette journée pour remercier ces soldats de l’ombre qui garantissent le fonctionnement du système solidaire, ces hommes et ces femmes qui agissent à plein temps ou durant leurs heures perdues, sur le terrain ou derrière leur ordinateur, et partout dans le monde.

Dans un contexte de crise économique global, il est opportun de mesurer la place de ces volontaires et bénévoles sans qui beaucoup d’organisations ne pourraient pas poursuivre leurs actions.

Comment trouvent-ils aujourd’hui l’énergie, le temps et la motivation pour donner de leur temps, sans aucun but lucratif ? Quelle place leur est-elle accordée dans notre société, et en particulier dans le monde anglo-saxon ? Être volontaire/bénévole aujourd’hui : est-ce une contribution généreuse au développement d’un monde plus équitable, est-ce le moyen d’occuper son temps et d’acquérir de l’expérience professionnelle, est-ce une volonté de s’investir individuellement et d’offrir ses compétences pour un projet qui nous tient à cœur, ou tout à la fois ?

A l’occasion de cette journée dédiée aux « volunteers », nous essaierons ici de mieux appréhender ce qu’est le volunteering, terme anglo-saxon qu’il convient dans un premier temps de définir. Nous tenterons ensuite d’en comprendre les enjeux et de cerner les différences de perception et de valorisation de la notion, au sein des sociétés anglo-saxonnes et françaises.

 Volunteering, volontariat, bénévolat : quelles différences ?

L’Union européenne a déclaré l’année 2011 comme celle de l’« année européenne du bénévolat et du volontariat ». Il s’agit de la traduction française de l’intitulé anglais « European Year of Volunteering ». L’engagement associatif tel qu’il est compris par le terme  anglo-saxon « volunteering » repose sur des valeurs de partage, de solidarité et de lien social : comment distinguer les actions bénévole et volontaire ?

Le terme de « volunteering » utilisé dans le système anglo-saxon se traduit indifféremment en français par « bénévole » et « volontaire »[2]. Bien que ces deux mots aient la même origine étymologique (le verbe volo signifie vouloir en latin), une distinction s’impose. Aujourd’hui, le terme de bénévole désigne à la fois « celui qui a une volonté bonne »-le bienveillant, et « celui qui a de la bonne volonté »-le volontaire. Cette double signification est incluse dans l’acception anglo-saxonne de « volunteer ». Ainsi, ce terme recouvre aujourd’hui plutôt les caractéristiques de bénévolat en France : la volonté de s’engager et le bien visé par cet engagement, ainsi que l’absence de rémunération.

Le bénévole s’engage auprès d’une association ou d’une ONG quelques heures par semaine ou par mois, sans que cette durée ne soit formalisée par un contrat : le bénévolat est une activité librement choisie, non salariée et non rémunérée, et implique ainsi une absence de « statut » clairement défini.

Le volontariat, tel qu’entendu en France, est une formule « hybride », entre le bénévolat et le salariat. Le volontaire travaille dans des organismes à but non lucratif (en France) reconnus d’utilité publique et agréés, et touche en contrepartie une indemnité. Le volontaire bénéficie ainsi d’un statut à part entière, comme le pompier volontaire, ou le jeune qui effectue un service civique, ou encore celui qui part acquérir une expérience professionnelle à l’étranger par le biais d’un VIE (Volontariat International en Entreprise). Cette dernière catégorie montre que le « volontaire » n’est pas forcément « le bienveillant » décrit plus haut, puisqu’il travaille alors souvent pour une entreprise à but lucratif.

Nous considérerons avant tout dans cet article le « volunteering » au sens français de bénévolat, qui implique un don de soi et de temps, des interactions sociales et l’acquisition de compétences, mais sans rémunération.

Dans ce contexte, que recherchent les bénévoles? La première des motivations identifiées renvoie à un comportement altruiste. Il s’agit d’une volonté d’ « utilité sociale » dépourvue de contrepartie, si ce n’est symbolique (reconnaissance, dignité, fierté, quête de confiance en soi). Les valeurs de citoyenneté, de don de soi et d’engagement au service des autres, et notamment des plus démunis, restent fortes chez les bénévoles.

Leur objectif peut être aussi de tester une vocation, ou encore de contrebalancer l’exercice d’une profession vécue comme peu épanouissante ou dépourvue de « sens »[3].

La participation à des activités bénévoles peut également être motivée par la volonté d’acquérir une nouvelle expérience et des compétences professionnelles susceptibles d’être mobilisées par la suite dans le cadre d’une recherche d’emploi ou d’une stratégie de carrière [4].

Enfin, le bénévolat fait parfois figure d’occupation ou de substitution à une activité professionnelle. C’est particulièrement vrai chez les femmes marquées par des contextes familiaux où le travail féminin est peu développé [5]. C’est aussi le cas de certains retraités, toutes catégories socio économiques confondues : l’engagement bénévole est alors un moyen de prolonger une carrière professionnelle, surtout s’il consiste à  faire appel à des compétences utilisées dans la profession originale (aide aux devoirs pour les enseignants, encadrement dans les clubs pour les anciens sportifs de haut niveau, etc.). Chez les retraités, le maintien du lien social et de l’utilité publique sont aussi largement mis en avant  [6]. L’illustration la plus commune dans les pays anglo-saxons en est la gestion des offices  de tourisme (comme celui de Jervis Bay, à Huskisson dans l’état de Nouvelles-Galles du Sud en Australie) par des associations de volontaires retraités.

Un contexte de crise économique:
vers une meilleure reconnaissance des bénévoles ?

Les plus grosses économies du monde globalisé ont connu en 2007-2008 une très grave crise financière dont les effets se font ressentir encore aujourd’hui dans de nombreux pans de l’économie réelle. Le niveau de dette publique ainsi que le taux de chômage des pays développés ont ainsi un impact fort sur le fonctionnement des sociétés touchées. Dès lors, la question se pose : un climat social dégradé ne conduit-il pas à une offre et une demande de bénévoles en hausse ?

Avec plus 25,9 millions de personnes sans emploi aujourd’hui, l’Union Européenne (UE27) n’a jamais connu de taux de chômage plus élevé qu’aujourd’hui (11, 7% dans la zone euro, 10, 7% dans l’UE27) [7]. Dans les deux zones, les taux ont augmenté de façon significative par rapport à l’an dernier (octobre 2011), où ils étaient respectivement de 10,4% et 9,9%. La population des jeunes européens de moins de 25 ans est particulièrement touchée : en octobre 2012, leur taux de chômage s’est élevé à 23,4% dans l’UE27 et à 23,9% dans la zone euro, contre respectivement 21,9% et 21,2% en octobre 2011.

Pour autant, le nombre de volontaires n’a pas diminué, au contraire. Aux États-Unis par exemple, en janvier 2010, le Bureau des Statistiques du Travail américain (Bureau of Labor Statistics) a publié des données qui montrent qu’en plein cœur de la période de récession, entre septembre 2008 et septembre 2009, le taux de volontaires a augmenté [8].

D’autre part, les associations sont de plus en plus nombreuses. Depuis 2000, chaque année en France, quelque 63 000 nouvelles associations sont nées tandis qu’environ 23 000 ont disparu [9]. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer ce différentiel positif. On peut avancer tout d’abord que le développement de l’engagement associatif pallie en partie l’affaiblissement des liens familiaux, la tendance à l’individualisme dans nos sociétés contemporaines, et tend à se substituer à l’entraide informelle à l’échelle d’un quartier ou d’une commune [10].

Ensuite, le nombre de personnes dans le besoin a augmenté. L’exclusion de l’emploi, on le sait, constitue une des causes principales d’entrée dans la pauvreté [11]. En France, l’ONPES (Observatoire National dela Pauvreté et de l’Exclusion Sociale) a établi un rapport démontrant une tendance à la hausse de la pauvreté depuis 2005. Le seuil de pauvreté monétaire à 60 % du niveau de vie médian de la population s’établit à 954 euros mensuels en 2009 pour une personne seule. À cette date, 13,5 % de la population vit en dessous de ce seuil, soit 8,2 millions de personnes. Ce pourcentage a augmenté de 0,5 point en un an, soit presque 350 000 personnes de plus.

Nous l’avons vu, sur cette période de crise, le nombre de chômeurs a augmenté ainsi que celui des plus défavorisés, ce qui, par effet logique, accentue la demande en volontaires dans les associations caritatives davantage sollicitées.

Du côté des acteurs, le volontariat peut être une occupation lors de la recherche d’emploi : il offre le moyen de rester actif et de ne pas perdre pied, d’apporter son aide à la collectivité, tout en persévérant dans sa recherche d’emploi.

Mais comment est vécu le bénévolat lors d’une période de chômage ? Est-ce considéré comme un avantage dans la course vers le retour à l’emploi ? Peut-on espérer des retombées directes ou indirectes sur le marché de l’emploi ?

Une étude a été menée en France en mars 2008 auprès de demandeurs d’emploi ayant effectué une activité bénévole [12]. Il apparait que le bénévolat permet aux demandeurs d’emploi de mieux faire face au chômage, tout simplement par ses caractéristiques propres : l’échange réciproque, l’utilité sociale et le souci de l’Autre. L’action bénévole permet aux personnes concernées de se maintenir dans une « dynamique positive pour la recherche d’un emploi ». S’il n’est pas une alternative à un travail rémunéré, le bénévolat s’avère être un espace privilégié dans lequel il est possible de se sentir « utile aux autres et à la société », et même trouver un certain «bien être» (ou du moins un « mieux-être »).

D’après cette étude, les demandeurs d’emploi âgés de 46 ans à plus de 55 ans sont les plus impliqués dans le bénévolat. Ils représentent 55,25 % des demandeurs d’emploi faisant du bénévolat et leur taux de bénévolat est de 57 %.

Dans la perspective d’une comparaison entre les systèmes anglo-saxon et français, il est pertinent de noter que les jeunes de cette catégorie sociale (moins de 30 ans) ne sont que très faiblement impliqués dans le bénévolat en France. Ils représentent seulement 7,50 % des demandeurs d’emploi faisant du bénévolat, et leur taux de bénévolat est de 21,75%.

Malgré un faible échantillon (l’étude quantitative a été engagée sur un total de 199 personnes dont seulement 67 personnes faisant du bénévolat), cette tendance est confortée par le graphique illustrant la répartition des bénévoles en France par classe d’âge en 2010 (en %) [13] dans la note du Centre d’Analyse Stratégique [14]: à peine 1 bénévole sur 5 a entre 18 et 24 ans (autour de 21%), et près de 40% des bénévoles se situent dans la classe d’âge des 45-54 ans.

Comment expliquer cela ? Un degré minimal de maturité est-il nécessaire pour s’engager dans une activité altruiste ? Durant cette période sans emploi, les préoccupations sont-elles différentes pour un jeune? Voit-il cela comme du temps perdu au lieu de chercher « un vrai travail » ? Lors d’une période de recherche d’emploi de longue durée, des questions existentielles se posent, sans doute encore davantage lorsqu’on est jeune et à l’aube de sa vie active. C’est une période de recentrage sur soi, sur ses propres désirs, sur son propre parcours et sur sa place dans la société à l’avenir… Cela laisse-t-il le temps de se tourner vers l’autre ? Il faut faire preuve d’altruisme pour s’engager dans une association durant cette période de doutes.

Cependant, le bénévolat peut aussi, comme le montre l’étude, être un moyen (« individualiste » diront certains) pour acquérir de nouvelles compétences et garder un pied dans le monde actif. Enfin, posons la question franchement : le jeune demandeur d’emploi ne peut-il pas susciter l’incompréhension ou scepticisme en « travaillant bénévolement » alors que les jeunes de sa classe d’âge s’insèrent sur le marché de l’emploi?

Autre caractéristique intéressante que soulève l’étude : existe-t-il un lien entre le bénévolat et l’éducation/le niveau d’études ? Il semblerait que oui : les non-diplômés ne font que très faiblement du bénévolat (une seule personne dans l’étude réalisée). L’engagement bénévole associatif est largement corrélé à la catégorie socioprofessionnelle, au revenu, au diplôme et à l’âge de fin d’études : les cadres moyens et supérieurs s’engagent plus que les ouvriers, et comptaient en 2005 pour 42 % des présidents d’association, contre 6 % pour les ouvriers [15]. Le bénévole français « type » est un cadre de 40 ans qui désire se rendre utile et donner un sens à son existence… Comment expliquer cette pré-dominance des diplômés chez les bénévoles, également visible dans le monde anglo-saxon (cf. graphique issu du Bureau of Labor Statistics  sur le pourcentage de la population américaine (hommes/femmes) qui fait du volunteering, selon le degré d’études [16]) ? Une explication peut alors être avancée : pour être bénévole et s’engager pour un bien autre que le sien, il faut être capable de mener une réflexion sur soi et sur le monde qui autour de soi. L’ouverture sur le monde, la curiosité de l’Autre, la capacité à voyager et se confronter à des populations d’un niveau de développement différent, seraient alors des caractéristiques nécessaires pour devenir bénévole. D’autre part, la stabilité financière est un élément non négligeable pour la pratique du bénévolat. En effet le taux de bénévolat s’accroît avec le niveau des ressources, l’idée d’altruisme venant en second lieu, après la mise à l’abri financière de l’individu.

Ces chiffres issus du Bureau of Labor Statistics démontrent qu’aux États-Unis également, les personnes âgées de plus de 25 ans qui ont au moins un « Bachelor » (équivalent de la Licence en France) sont celles qui font le plus de bénévolat (10, 4%). Cependant, ces derniers sont aussi ceux qui effectuent moins d’heures de bénévolat, selon les mêmes données récoltées entre 2007 et 2011. Ces personnes étant généralement actives à plein temps, elles bénéficient ainsi de moins de temps libre pour d’autres activités non-rémunérées.

Mais le bénévolat est-il un tremplin vers la réinsertion professionnelle, et faut-il inciter les plus jeunes à le pratiquer ? L’enquête réalisée en France citée précédemment semble répondre par l’affirmative : 56 % des accompagnés faisant du bénévolat ont assuré des missions d’intérim et/ou des CDD (Contrat à Durée Déterminée), contre 21,50 % de ceux qui n’en font pas. Le bénévolat peut aussi s’apparenter à une « thérapeutique sociale » : c’est l’un des remparts qui protègent du vide, celui de l’absence d’activité professionnelle. Les sensations positives (ouverture et réussite dans le bénévolat) redonnent de l’énergie et de la confiance en soi.

Si le bénévolat semble avoir une incidence favorable sur le retour à l’emploi, il n’est bien sûr pas le seul élément à  prendre en compte. Les activités sociétales (rencontres amicales, participation à des événements culturels et sportifs…), les études, les formations, les stages, la situation personnelle et relationnelle, et la conjoncture du marché de l’emploi sont également déterminants. Catherine Rapp, conseillère professionnelle à la MIRP(Mobilité Intégration et Reclassement Professionnels en Entreprise) de Paris souligne qu’ « en aucun cas, il [le bénévolat] ne doit faire fonction « d’emploi de substitution » ou être une manière d’oublier la recherche d’emploi.»[17]

Pour conclure, le volontariat occupe une fonction d’auxiliaire qui renforce la dynamique du demandeur d’emploi grâce à la prise d’initiatives, la créativité, l’engagement, et la satisfaction qui découlent de son activité.

Du mieux-être obtenu aux compétences valorisées, en passant par l’engagement sincère, le panel des acquis possibles au cours d’une expérience de bénévolat est large. Dès lors, ne faudrait-il pas inscrire le bénévolat dans la politique de l’État de l’aide au retour à l’emploi ? Rien n’est moins sûr, car l’institutionnalisation de l’activité transgresserait sa nature même : une activité libre et choisie. Interviewés, les demandeurs d’emploi le confirment : il s’agirait « d‘une très grave erreur car la notion de don ne serait plus au premier rang » selon Francis, demandeur d’emploi de 54 ans [18].

L’expérience du bénévolat :
quel accueil par la société et les recruteurs ?

Tout d’abord, il apparait que le « volunteering » serait davantage présent et mis en avant chez les jeunes dans les pays anglo-saxons plutôt qu’en France. Dans une étude menée par le Bureau des Statistiques australien (Australian Bureau of Statistics[19] en 2006, le pourcentage de jeunes de ce pays impliqués dans des actions de « volunteering » apparait comme supérieur (29,6% pour les 18-24 ans) à celui des jeunes Français (légèrement supérieur à 20%, en 2010).  En outre, il ressort clairement de l’étude que les volontaires australiens originaires d’un pays anglo-saxon sont plus nombreux (34%) que ceux venant d’un autre pays, non anglo-saxon (26%). D’autre part, l’introduction de l’étude illustre nettement la valorisation publique du bénévolat en Australie, ainsi que sa reconnaissance [20] : l’apport de ce type d’action à la collectivité est parfaitement reconnu.

Comment expliquer cette mise en valeur du bénévolat dans les sociétés anglo-saxonnes? Quels éléments sont à l’origine de cet engouement des jeunes à multiplier les expériences de volontariat dès leur plus jeune âge (à l’adolescence)? Pourquoi cela semble-t-il plus naturel et « culturellement normal » d’être volontaire dans ces pays ?

Plusieurs raisons à cela : en premier lieu, le facteur culturel place le volontariat/bénévolat au cœur du développement personnel, avec pour objectif « logique » de rendre à la communauté ce qu’elle apporte par ailleurs à l’individu.

Dans les pays anglo-saxons, le développement précoce et étendu du bénévolat s’expliquerait par l’attachement au rôle des corps intermédiaires entre l’individu et l’État et à une tradition de forte décentralisation [21]. Aux États-Unis notamment, l’expression « give back to community » prend tout son sens: chacun est responsable de sa communauté locale, religieuse et même nationale, et lui est redevable. Certains sociologues, dont Max Weber, relient cet impératif de solidarité à l’éthique protestante du travail, laquelle encourage « chacun à développer ses propres talents » [22].

D’une manière générale, chez les Américains, il existe un certain consensus autour de l’idée selon laquelle la responsabilité individuelle doit être engagée avant le recours à la solidarité collective, à la différence dela Franceoù l’État social reste extrêmement présent (les aides sociales sont considérées comme « normales » et souvent insuffisantes en France, alors qu’elles restent une exception à l’échelle du globe). Les perceptions de responsabilité individuelle et d’action de l‘État sont aussi divergentes.

Le statut  juridique des associations exerce aussi une influence. La longue existence d’un État fort et centralisé, le monopole multiséculaire de l’Église catholique sur la charité et le soin des malades et des personnes âgées sont des éléments permettant de mieux cerner la position intermédiaire dela Franceen matière de bénévolat, pays où l’inscription de la liberté d’association dans la loi date de 1901.

Enfin, le système éducatif joue aussi un rôle déterminant. Au-delà de la valorisation du bénévolat par les instances publiques, le temps réduit passé sur les bancs de l’école rend sans doute plus aisée la pratique potentielle d’une activité bénévole dans les pays anglo-saxons. En France, l’organisation du temps scolaire (avec des journées de 8H dès l’école primaire) rend la démarche d’engagement plus compliquée (en dehors d’être membre d’une association sportive, où l’on est plus « adhérent bénéficiaire » que « membre actif »).

Dans les écoles et universités anglo-saxonnes, les emplois du temps allégés laissent plus de temps pour le développement de soi. Le système permet ainsi aux jeunes de s’investir davantage dans des projets extra-scolaires. Enfin, l’école encourage la prise de parole en public, le partage d’idées en cours ainsi que la prise d’initiatives, des qualités primordiales pour s’engager dans une association et s’y sentir à sa place.

Ainsi, « être bénévole » dans un pays anglo-saxon ferait partie intégrante d’un parcours « idéal » chez les jeunes étudiants. A écouter Frédéric Lefret, Secrétaire général de l’Office franco-québécois pour la jeunesse [23], « dans le monde anglo-saxon, un [jeune] qui n’a jamais été dans une association est pénalisé ». Il renchérit sur l’aspect culturel du « volunteering » : « dans les pays anglo-saxons, l’engagement est naturel et culturel. Celui qui ne s’engage pas, notamment au Québec et au Canada, est plutôt mal considéré dans sa communauté. Alors qu’en France, si vous ne vous engagez pas, on ne vous dit rien, et on vous dit même parfois que c’est un peu délicat de s’engager sans être rémunéré ». Dans cette interview [24],  Frédéric Lefret rappelle qu’au Québec,  « le gouvernement a mis en place toute une politique de sensibilisation à l’entreprenariat, qui commence à la maternelle, et qui a pour objectif de rendre les jeunes le plus autonomes possible, qu’ils s’engagent».

Il ajoute que « dans la société anglo-saxonne, vous êtes culturellement « obligé » de donner : la pression sociale fait que, si celui qui a de l’argent ne donne pas, il y a un problème. ». Pour lui, « l’engagement des jeunes est plutôt reconnu socialement qu’officiellement (valorisation des acquis de l’expérience, par exemple) : « C’est reconnu par la communauté. (…) A partir du moment où vous êtes engagé jeune, ça veut dire que vous savez travailler avec les autres et que vous êtes dynamique et impliqué. Un [jeune] qui n’a jamais été dans une association étudiante, qui n’a jamais [participé aux missions d’une association], qui met « musique, télé » sur son CV, il est pénalisé dans le monde anglo-saxon. »

Frédéric Lefret insiste ici sur l’aspect culturel qui favorise une plus grande prise de conscience voire une certaine « normalisation » de l’expérience de volontaire dans les pays anglo-saxon. En France, les jeunes n’auraient pas le même esprit d’initiative selon ses dires, et ne verraient pas forcément d’un très bon œil de « travailler » ou donner de son temps sans être rémunéré.

Ce différentiel de perception et de reconnaissance sociale joue évidemment un rôle déterminant dans le taux d’engagement des jeunes.

Au-delà de ces distinctions de perception selon les sociétés, nous souhaitons déceler ici le regard que portent les recruteurs et les accompagnateurs des chômeurs sur le bénévolat : comment est-il perçu dans cette course à l’emploi ?

Autonomie, confiance en soi, capacité d’adaptation, ouverture à l’autre… Les compétences développées dans le cadre d’une mission bénévole sont aisément reconnues et saluées. Comme l’indique Pascale Petit, maître de conférences en sciences économiques à l’université d’Evry Val d’Essonne, « il y a un discours sur le bénévolat, tout le monde trouve ça formidable, évidemment »[25]. Mais au-delà des paroles, les actes ne suivent pas forcément, en particulier dans le monde de l’entreprise.

En janvier 2011, à la demande de plusieurs associations [26], Pascale Petit a mené une étude avec cinq autres chercheurs auprès de certains recruteurs : l’objet de l’étude était de mesurer l’impact de l’activité bénévole des candidats sur leur sélection [27]. Cette étude a notamment démontré que le bénévolat n’était pas forcément vu comme un atout dans la candidature, et parfois même plutôt comme un frein dans certains secteurs. « Il y a vraiment un gros écart entre le discours et la façon dont les entreprises valorisent le bénévolat lorsqu’elles sont face à des CV», explique Pascale Petit.

Le positionnement des institutions d’encadrement des demandeurs d’emploi est également ambigu : si le bénévolat est généralement considéré comme positif, il suscite parfois des inquiétudes chez les employés de Pôle Emploi : il détournerait les personnes concernées de l’objectif prioritaire, le retour à l’emploi. C’est ce type de discours qu’a entendu Francis (demandeur d’emploi de 54 ans cité précédemment ayant participé à l’étude SNC) de la bouche de son conseiller : au cours d’un entretien où il a mentionné son activité bénévole, il lui a été rétorqué : « au lieu de vous occuper des autres, vous feriez mieux de rechercher du travail [28]». Ce genre de propos résulte d’une focalisation sur l’investissement en temps lié à l’activité et ne l’envisage au mieux que comme un loisir. Difficilement recevable, lorsque l’on mesure les bénéfices d’une activité, quelle qu’elle soit, pour un demandeur d’emploi.

A l’inverse, le « volontariat » ou « service civique » semble davantage intéresser les employeurs. Le volontariat (au sens français) est, rappelons-le, encadré, doté d’un statut, et implique une rémunération minimale. Ce type d’expérience, notamment s’il s’agit d’une mission internationale avec la mise en avant des capacités d’adaptation, apparait comme un réel gain de compétences pour l’entreprise. Cette tendance se vérifie particulièrement dans le secteur associatif : le service civique, signe indiscutable de motivation (le volontaire accepte de travailler plusieurs mois pour une rémunération très faible avec l’idée que l’expérience lui sera bénéfique sur le plan humain et professionnel), est largement apprécié. C’est le cas de Sarah, diplômée d’un Master de Géopolitique, qui après avoir alterné CDD et périodes de chômage, a effectué un service civique pour une association en région parisienne. A la question « as-tu le sentiment  que cela t’ait servi dans la suite de ton parcours ? », elle répond qu’elle a apprécié  être « considérée comme une vraie salariée » au sein de l’association (et non plus comme une simple stagiaire), qu’elle a indiscutablement développé d’autres compétences à travers cette nouvelle expérience et a appris à mieux appréhender le fonctionnement d’une association [29]. Elle affirme même que cette mission l’a aidé à trouver un emploi par la suite, son expérience étant « valorisante et valorisée » dans le secteur associatif : lors de son entretien d’embauche pour son poste actuel dans une autre association, son employeur a insisté sur sa mission de « service civique » (il en connaissait le principe), lui donnant ainsi à penser que cela a joué en sa faveur.

Cependant, est-ce automatiquement valorisé dans la recherche d’emploi ? Il semble en effet pertinent de s’interroger sur l’influence (positive ou négative) que peut avoir la mention d’une expérience de bénévolat sur le CV.

Comme nous venons de le voir, dans le secteur associatif, c’est souvent considéré comme un atout certain. Concernant les entreprises à but lucratif, c’est une autre affaire. Lors des recrutements, l’expérience professionnelle, les compétences, les références, la manière de se présenter et d’argumenter des candidats occupent une place centrale. L’employeur recrute avant tout un collaborateur pour assurer les missions relevant de sa fonction et qui pourra s’intégrer dans l’entreprise et/ou le service.

Par conséquent, l’expérience bénévole ne devrait être présentée que si elle est en lien, d’une manière ou d’une autre, avec les missions relevant du poste à pourvoir. Pour en faire un atout lors du processus de recrutement, il conviendrait de mettre en avant les compétences acquises, plutôt que d’en faire une simple description.

Selon Sylvie Brunet, membre du bureau national de l’Association nationale des DRH (Andrh), les activités bénévoles ne sont réellement utiles et valorisées que pour les métiers et secteurs directement liés à la solidarité et à l’ouverture à l’autre [30]. D’autre part, elle affirme que chez l’employeur « il y a la crainte que, si un employé fait du bénévolat, cela va lui prendre du temps et il ne sera pas aussi investi dans son job qu’un autre. Or dans le monde du travail, on recherche des gens extrêmement disponibles ». Enfin, elle avance qu’il y a « la crainte du syndicaliste, du militant ».

Au cours d’une période de chômage, le bénévolat signale, si l’employeur est vigilant, un investissement et la volonté de s’organiser, de structurer sa journée. Il est d’ailleurs possible que des compétences liées à l’activité professionnelle antérieure et/ou recherchée aient été maintenues par la pratique bénévole. Dans tous les cas, être actif, devrait apporter une valeur ajoutée, mais cela dépend de la manière dont le candidat choisit de présenter son parcours. Le plus important semble être de garder comme objectif principal le retour à l’emploi et d’enrichir son parcours grâce à des missions pertinentes, bénévoles ou non.

Du côté anglo-saxon, l’aspect positif d’une expérience de volunteering est rarement remis en cause, au contraire. En effet, selon diverses études, dont une menée par l’université de Floride [31], l’engagement bénévole des salariés bénéficierait directement aux entreprises: les employés seraient plus disponibles et productifs à leur poste de travail, et l’image de l’organisation et la cohésion interne en seraient améliorées. Selon l’université de Floride, plus du tiers des entreprises américaines ont mis en place des “volunteer programs” incitatifs : la société Disneyland, par exemple, offre un billet d’entrée dans l’un de ses parcs à  thème à tout employé effectuant huit heures de bénévolat.

La pleine considération des volontaires et leur reconnaissance sont indéniables. Dans les grandes ONG anglo-saxonnes comme Oxfam, le volontaire est complètement intégré à la vie de l’organisation : il est considéré comme un employé à part entière, avec des droits et des devoirs propres définis par la structure [32]. S’engager comme volontaire pour Oxfam implique d’adhérer officiellement (signature d’une chartre) aux valeurs et au code de conduite de l’organisation, en particulier sur le comportement exemplaire à adopter vis-à-vis des enfants [33]. Comme mesure incitatrice, Oxfam Shop offre à ses volontaires, comme à tout autre salarié, des réductions sur les produits vendus. D’ailleurs, il est intéressant de noter que tout salarié (ou presque) de l’organisation est passé par la case du volontariat avant d’être recruté…

De plus, les ONG n’hésitent pas à vanter les bénéfices d’une telle expérience dans la perspective carriériste de l’individu, comme l’affiche l’organisation internationale VSO (Voluntary Service Overseas): « Volunteering – a great career move »[34].

 Conclusion : quels outils pour une meilleure
valorisation  du volontariat en France ?

Nous l’avons vu, le bénévolat est une expérience humainement enrichissante, qui appelle une meilleure reconnaissance professionnelle en France, notamment dans le monde de l’entreprise.

En apportant son aide à la société par le biais d’une association, le bénévole en retire des bénéfices personnels (amélioration du bien-être, réponse à un besoin de reconnaissance, confiance en soi retrouvée) qui peuvent par la suite l’aider à (re)trouver un emploi grâce à la valorisation des compétences acquises lors de cette expérience.

Si des leçons sont à tirer du système anglo-saxon, il semble qu’accorder plus de place à la construction individuelle (en réduisant le temps scolaire) et inciter les jeunes à effectuer du bénévolat sur leurs heures perdues (à l’aide de campagnes d’information et de communication dans les écoles et au sein de la société civile) permettrait de mieux valoriser ce type d’expériences.

L’État a-t-il un rôle à jouer pour offrir au bénévolat une place essentielle dans le parcours des jeunes actifs ? La loi du 23 février 2005 relative au contrat de Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) a posé des exigences spécifiques concernant l’organisation et l’exécution des missions de volontariat, moyennant une aide financière de l’État pour la mise en place de ces « bonnes pratiques »[35]. Cet encadrement législatif  permet de structurer ce type de mission, et de lui attribuer une place officielle et reconnue, aussi bien en société qu’auprès des entreprises.

La note du Centre d’Analyse Stratégique n°241 [36] réalisée sur ce sujet propose des outils de valorisation du bénévolat en France : la mise en place d’actions ciblées (surtout auprès des jeunes et des retraités) , l’intégration des actions bénévoles dans le décompte des crédits universitaires à l’échelle européenne, une plus forte implication de Pôle Emploi ainsi que des employeurs, un accompagnement des associations dans la clarification des rôles de leurs membres, et enfin une plus grande reconnaissance des compétences (communication sur les avantages employé/employeur).

Toutefois, si l’action publique est sans doute nécessaire à une plus grande valorisation du bénévolat, il ne faut pas y lier d’attentes disproportionnées. Rappelons que le bénévolat doit rester fondé sur des valeurs de partage, de solidarité et de lien social. L’équilibre entre l’engagement libre et choisi, et les exigences croissantes auxquelles il est confronté est donc fragile.

Ainsi, l’action publique doit veiller à éviter deux extrêmes : d’une part, l’absence totale de mise en valeur, qui sous-entendrait une démarche seulement individuelle, et d’autre part la tendance à une trop grande formalisation -voire à institutionnalisation- du bénévolat, alors que cela relève de décisions choisies et motivées de chaque individu. Cependant, les innombrables bénéfices que retire la collectivité de l’implication des bénévoles justifient sans doute la recherche de ce nouvel équilibre.

Enfin, il existe des associations en France qui, par leur existence, valorisent et professionnalisent le bénévolat : l’AVE (Agence pourla Valorisationde l’Engagement), France Bénévolat, ou encore Coordination Sud (coordination nationale des ONG françaises de solidarité internationale).

Les professionnels de l’humanitaire se mobilisent également aux côtés des instituts de formations, des centres de recherches et des associations afin d’informer davantage les jeunes étudiants français sur les formations débouchant sur des métiers de l’humanitaire. Ainsi, s’est tenu dernièrement à Évry (région parisienne) un colloque international intitulé « Action Humanitaire, Coopérations non-marchandes et Solidarités internationales : quelles formations pour quels métiers ? »[37]. En s’adressant à des chercheurs et professionnels du secteur, ainsi qu’aux étudiants, le séminaire avait pour objectif de multiplier les approches et de favoriser les échanges, afin de développer une réflexion de fond sur l’avenir de ces nouvelles formations (instituts privés, Universités, Grandes Écoles…) qui tentent de donner un visage professionnel au secteur de l’humanitaire. En valorisant ces métiers grâce à l’organisation de tels colloques, cela peut susciter des vocations et ainsi encourager le bénévolat chez les jeunes, comme une porte d’entrée  « nécessaire » pour ceux qui souhaitent s’orienter vers des professions solidaires.

Comme l’a récemment souligné Michel Serres, philosophe et homme de lettres français, sur France Inter, « l’humanitaire (les volontaires, le non-profit) est la 7èmepuissance économique du monde. Ce que les États ne font pas, cette puissance économique le fait »[38]. Alors valorisons-les, ces volontaires.

 

[1] Site des Nations Unies, http://www.un.org/fr/events/volunteerday/
[2] PNUD-Programmes des Nations Unies pour le Développement (2005), Étude sur le Volontariat et le Bénévolat au Maroc, http://www.pnud.org.ma/pdf/Etudevolontariat.pdf
[3] Centre d’Analyse Stratégique (Septembre 2011), Développer, accompagner et valoriser le bénévolat, Note d’analyse 241, p.5 : selon le Baromètre opinion des bénévoles de 2010, les raisons de l’engagement bénévole des Français sont principalement “le souhait d’être utile à la société et d’agir pour les autres” (76 %) et la recherche d’“un épanouissement personnel” (48 %). http://www.francebenevolat.org/uploads/documents/3b8e5059d2a9183935b4488588ad8ffccdf34c47.pdf
[4] Simonet M. (2010), Le travail bénévole. Engagement citoyen ou travail gratuit ?,La Dispute.
[5] Kaplan Daniels A. (1988), Invisible Careers. Women Civic Leaders from the Volunteer World, University Press ofChicago.
[6] Friot B. (2010), L’enjeu des retraites,La Dispute.
[7] Eurostat (août 2012), cartographie de données, http://www.touteleurope.eu/fr/actions/social/emploi-protection-sociale/presentation/comparatif-le-taux-de-chomage-dans-l-ue.html
[8]The United States: A Charitable Country (27 janvier 2010), http://dqydj.net/the-united-states-a-charitable-country/
[9]Tchernonog V. (2007), Les associations en France. Poids, profils et évolutions, Association pour le développement de la documentation sur l’économie sociale, et Conseil national de la vie associative (2011), Bilan de la vie associative (2008-2010),La Documentation française
[10] Ion J. (2011), Bénévolat, assistance. Pourquoi s’engage-t-on ?, Sciences humaines, n° 223, p. 44-46.
[11] Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale en France (Rapport 2011-2012), Crise économique, marché du travail et pauvreté, http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_ONPES_2011-2012_chap_1_.pdf
[12] Bonnefon G. (2008), Le bénévolat des demandeurs d’emploi, étude réalisée pour Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) et France Bénévolat, http://www.francebenevolat.org/uploads/media/documents/ETUDEBenevolat.pdf  http://www.francebenevolat.org/uploads/media/documents/ETUDEBenevolat.pdf
[13] Prouteau L. et Sardinha B. (2011), European volunteering: Comparisons, individual and country determinants, conférence “European Research Network on Philanthropy”,Vienne
[14] Op. cit. p.4, Développer, accompagner et valoriser le bénévolat. Source : selon les résultats provisoires de L. Prouteau à partir de l’“Enquête sur la vie associative en France en2010”.
[15] Centre d’économie de la Sorbonne (2005), Le bénévolat en France et en Europe, enquête CNRS-Matisse.
[16] http://www.bls.gov/tus/charts/volunteer.htm
[17]Op. cit., Le bénévolat des demandeurs d’emploi, p.34
[18]  Op. cit., Le bénévolat des demandeurs d’emploi, p.20.
[19] Australian Bureau of Statistics, Voluntary work, Australia, 2006,  http://www.ausstats.abs.gov.au/ausstats/subscriber.nsf/0/C52862862C082577CA25731000198615/$File/44410_2006.pdf
[20] Ibid., p.3: “The importance of voluntary work to national life is increasingly being recognised. Most states and territories are encouraging engagement in voluntary work in their strategic plans for social development. Voluntary work meets needs, expands opportunities for democratic participation, personal development and recreation within a community and helps to develop and reinforce social networks and cohesion.”
[21] Goudet É. (2006), Le bénévolat aux Pays-Bas, France Bénévolat.
[22] Bellah R. et al. (1996), Habits of the Heart: Individualism and Commitment in American Life,University ofCalifornia Press.
[23] Frédéric Lefret est également expert au « Labo des engagements» de l’Agence pour le volontariat et la valorisation de l’engagement (AVE)
[24] Frédéric Lefret, interviewé pour l’article de Maudet E., paru dans Viva (08/04/2011), Bénévolat : « Dans le monde anglo-saxon, un môme qui n’a jamais été dans une association est pénalisé », http://www.viva.presse.fr/Dans-le-monde-anglo-saxon-un-mome_15195.htm
[25] Pascale Petit, interviewée pour l’article de  Maudet E., Le bénévolat, pas vraiment un atout auprès des recruteurs, paru dans Viva (14/09/2011),  http://www.viva.presse.fr/Le-benevolat-pas-vraiment-un-atout_15767.html
[26] L’Afev, les Scouts et Guides de France,la Croix-Rouge française et le Comité olympique et sportif français.
[27] Quatre professions ont été testées : informaticien (diplômé d’un DUT), développeur informatique (diplômé d’un master), chargé de clientèle dans la banque-assurance (diplômé d’un DUT) et gestionnaire de patrimoine (diplômé d’un master). Pour chacune de ces professions, les chercheurs ont créé 13 profils de candidats fictifs similaires en tout point, à l’exception d’une activité extraprofessionnelle passée, bénévole ou rémunérée. 7553 candidatures ont été envoyées entre avril et juillet 2010, en réponse à 581 offres d’emploi.
[28] Op. cit., Le bénévolat des demandeurs d’emploi, p.20.
[29] Interview de Sarah réalisée le 12 décembre 2012 (par email)
[30] Maudet E., Le bénévolat, pas vraiment un atout auprès des recruteurs, article paru dans Viva (14/09/2011),  http://www.viva.presse.fr/Le-benevolat-pas-vraiment-un-atout_15767.html
[31] Keen C. (23/06/2010), Companies gain when employees substitute volunteering for regular work, http://news.ufl.edu/2010/06/23/volunteers-2/.

[32] Expérience de l’auteure en tant que volontaire chez Oxfam Shop en Australie depuis octobre 2012.
[33] Oxfam Australia, Child Safe Code of Conduct, https://oaus.s3.amazonaws.com/wp-content/uploads/site-media/pdf/OAus-CodeOfConduct-0907.pdf
[34] VSO: « Volunteering will undoubtedly build your skills and character and will be an incredible experience for you on a personal level. Plus, the professional nature of our volunteering means it can really add value to your CV. In fact, many professional bodies endorse and encourage the work of our volunteers and, in some cases, volunteers return with specialist knowledge that can take their career to the next level. », http://www.vso.org.uk/volunteer/makeadifference
[35] L’objet du VSI consiste en l’accomplissement de missions d’intérêt général à l’étranger dans le cadre de la coopération au développement et de l’action humanitaire : volonté politique à l’origine de l’ encadrement.
[36] Op. cit., Développer, accompagner et valoriser le bénévolat, Note d’analyse 241 : http://www.francebenevolat.org/uploads/documents/12f0a0368714efb44dcca4da54f22469ddf8834a.pdf
[37] Colloque organisé au cours de la semaine de la Solidarité Internationale, les 23 et 24 novembre 2012, et sponsorisé par l’Université d’Évry, la revue Grotius International, et en partenariat avec des Universités du Cameroun et du Sénégal. https://grotius.fr/wp-content/uploads/2012/10/programme-du-colloque-quelles-formations-pour-quels-metiers.pdf
[38] Dans une émission du 28 décembre 2012 sur France Inter

Flora Kerblat

Flora Kerblat

Flora Kerblat est géographe diplômée du Master Géopolitique Sorbonne-ENS (2009), et volontaire pour Oxfam en Australie.