Présidentielles 2017 : J’ai décidé d’aller voter…

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presidentielles 2017J’ai décidé d’aller voter. J’en voudrai toute ma vie aux Français qui m’ont fait voter Ségolène Royal, puis Hollande, et enfin Macron, toujours pour leur être utile et jamais pour qu’ils nous soient utiles, qui ont voté pour trois corrompus et laisser filer, par haine et par ce complexe de supériorité vieux chez eux, une chance historique de donner une autre orientation à l’humanité.

J’en voudrai toute ma vie aux socialistes qui nous font la morale sur le fascisme, le vichysme, l’OAS alors qu’ils ont élu pendant 14 ans un certain Mitterrand et qu’ils nous – ceux qu’ils voient comme des « bougnoules » mais qu’ils n’appellent jamais ainsi – considèrent toujours comme des enfants et des faibles à maintenir dans leur enfance et leur faiblesse. J’en voudrai aussi à toute cette bourgeoisie qui n’a aucune idée de la gravité de la situation sociale et de l’augmentation de la pauvreté qui est pour bien des familles et pour bien des enfants une réalité plus réelle qu’un post narcissique sur « Fessebouc ».

J’irai voter les larmes aux yeux d’être dans un pays qui, comme celui qui m’a chassé, refuse d’admettre sa vérité et se contraint, par ce refus, à la retrouver tous les jours devant lui, au péril de la paix. Mais j’irai voter parce que je sais que le XXIe siècle est celui du métissage, qu’en cela la France a une avance qu’elle ne doit pas perdre. J’irai surtout voter parce que j’ai envie de croire dans l’intelligence des enfants d’aujourd’hui qui, demain, auront cette honnêteté, cette humilité et cette humanité qui nous manquent pour mettre fin au fléau libéral et pour guérir le monde de la peste qu’est la télévision.

J’irai voter avec l’espoir que les générations à venir, plus humaines, foutront la paix aux pays colonisés pour que les enfants qui y naissent n’aient pas à quitter le leur pour un espoir qu’ils savent, avant de partir, faux.

Ali Chibani

Ali Chibani

Ali Chibani, auteur du recueil poétique L’Expiation des innocents,
est docteur en littérature comparée avec une thèse soutenue à la Sorbonne et intitulée Temps clos et ruptures spatiales dans les œuvres de l’écrivain francophone Tahar Djaout et du chanteur-poète kabyle Lounis Aït Menguellet. Il collabore au mensuel Le Monde diplomatique, aux sites web SlateAfrique.fr et Tv5 Monde, ainsi qu’à la revue Cultures Sud. Il a également co-fondé le blog littéraire La Plume Francophone.