« Mon projet Faded Tulips est un voyage dans la petite République montagneuse du Kirghizistan, coincée entre la Chine et l’Asie centrale et née de l’éclatement de l’Union soviétique il y à tout juste 20 ans »… Confronté à la crise sévère que traverse l’édition et notamment l’édition photographique, le photographe français William Daniels a décidé de prendre des chemins de traverse en éditant le résultat de son travail au Kirghizistan via une souscription sur internet…
Déjà auteur d’un livre remarqué sur le paludisme en 2008, « Mauvais air », il poursuit son travail sur les marges, les laissés pour compte et les oubliés des « radars » médiatiques. Entre fin 2007 et 2010, il se rend plusieurs fois au Kirghizistan afin d’y réaliser un voyage photographique qui documente cette ex-république soviétique très instable, ayant connu deux révolutions en cinq ans et de douloureux clashs ethniques.
« Faded Tulips » à la recherche de soutiens…
Cet essai photographique tente d’expliquer comment le Kirghizistan a pu basculer si vite dans une telle violence et raconte la difficile, douloureuse et lente accession d’une république à la démocratie.
« En mars 2005, je suis intrigué par des images télévisées de kirghizes qui vandalisent un imposant bâtiment au style soviétique. Cet événement fut appelé la Révolution des Tulipes, raconte le photographe. C’est deux ans et demi plus tard, alors que le pays n’est plus sous les projecteurs, que je visite le Kirghizistan pour la première fois. J’y suis retourné ensuite cinq fois, parcourant le pays dans ses recoins. Durant tous mes séjours, j’ai été confronté à son instabilité croissante, jusqu’à ce nouvel évènement, sanglant, en avril 2010. Dans le chaos qui suivit, la ville d’Osh devint le théâtre d’affrontements ethniques. Officiellement, près de 500 personnes seraient mortes, sûrement plus, et 400 000 personnes seront déplacées, principalement d’ethnie ouzbèke. Je suis arrivé sur place quelques jours après les massacres. J’ai été très marqué par l’atrocité et l’ampleur du drame. Ce pays, son histoire, son peuple, et ses tragédies m’ont profondément touché. »
Vingt ans après la chute de l’URSS, « Faded Tulips » est une plongée nécessaire et magnifique dans le Kirghizistan contemporain.
Pour découvrir le travail de William Daniels.
Pour découvrir Faded Tulips et son mode de financement.
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Mathilde Goanec
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