Perception du danger et gestion de la sécurité

0
188

On assiste, depuis une quinzaine d’années, à un mouvement de professionnalisation de la sécurité humanitaire : développement de départements ou de référents « sécu », mise en place de bases de données, création de réseaux d’experts, diffusion de guidelines, multiplication des formations, émergence d’un champ académique et d’un marché de la sécurité (et de l’assurance) humanitaires, etc. Cette spécialisation professionnelle est généralement justifiée par « l’obligation morale et légale » des organisations humanitaires de prendre toutes les mesures raisonnables pour garantir la sécurité de leurs membres censés faire face à de « nouvelles menaces ».

Sommes nous réellement confrontés à une aggravation des dangers ? Comment faire la part des changements de perception et de l’évolution des faits ? Quels sont les effets concrets de la professionnalisation de la gestion de la sécurité ?

Bertrand Taithe est historien et directeur du Humanitarian and Conflict response Institute à l’université de Manchester. Ses travaux ont pour objet l’aide humanitaire, et notamment pour les plus récents l’histoire de l’exposition au risque chez les humanitaires.

Arnaud Dandoy est criminologue. Ses recherches s’intéressent spécifiquement à la question de l’insécurité humanitaire. Il est également auteur de Humanitarian Insecurity, Risk and Moral Panic: toward a criminal Criminology of Aid (School of Sociology, Social Policy and Social Research, University of Kent). Il vient de publier une étude concernant les dispositifs sécuritaires des humanitaires à Haïti.

Avec eux, nous avons abordé les questions suivantes :
* Peut-on discerner des évolutions notables de la perception du risque parmi les organisations humanitaires ? Comment l’expliquer ?
* En prenant appui sur l’exemple haïtien, quels sont les effets induits par la professionnalisation de la gestion de la sécurité?


Perception du danger et gestion de la sécurité… par msf

Crash-MSF

le rôle du Centre de Réflexion sur l’Action et les Savoirs Humanitaires (Crash) est d’ animer le débat et la réflexion critique sur les pratiques de terrain et le positionnement public afin d’améliorer l’action de MSF.