Catastrophes : un nouvel indice de risque aide à évaluer la vulnérabilité

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Un nouvel indice de risque de catastrophe lancé par l’Institut pour l’environnement et la sécurité humaine de l’Université des Nations Unies pourrait aider les donateurs et les organisations humanitaires à mieux comprendre pourquoi certains pays sont plus menacés que d’autres par une catastrophe naturelle, ainsi qu’à mieux structurer leurs réponses lorsqu’une catastrophe survient.

Jörn Birkmann, directeur scientifique du projet WRI de l’Institut des Nations Unies, a expliqué que l’indice mondial de risque (World Risk Index, WRI) est le seul à définir le risque comme l’interaction entre un risque naturel et la vulnérabilité d’une communauté donnée. Cela permet non seulement de planifier des réponses à court terme, mais également des interventions à long terme.

Le WRI tient compte de facteurs sociaux, politiques, économiques et environnementaux afin de déterminer la capacité d’une communauté touchée par une catastrophe à y faire face. Il s’intéresse à quatre éléments principaux, qui tiennent à leur tour compte de pas moins de 28 variables.

1. L’exposition à un risque naturel (aussi bien les risques naturels soudains que les risques progressifs comme la sécheresse).

2. La prédisposition, c’est-à-dire la probabilité qu’une société ou qu’un écosystème donné soit endommagé en cas de catastrophe naturelle. Les conditions économiques, nutritionnelles et de logement, ainsi que les infrastructures préexistantes sont prises en compte.

3. La capacité à faire face en fonction du type de gouvernance, du niveau de préparation, du degré d’anticipation des systèmes d’alerte, des services médicaux et du niveau de sécurité sociale et matérielle. « La gouvernance est un sujet clé et politiquement sensible, c’est pourquoi il est négligé par de nombreux indices du même genre, mais un gouvernement stable capable d’aider son peuple à devenir résistant est une nécessité », a indiqué M. Birkmann. Il a illustré ses propos en comparant l’impact des récents tremblements de terre à Haïti et au Japon. « En raison de capacités à faire face et d’adaptation plus élevées, comme une réglementation encadrant la construction, les victimes ont été bien moins nombreuses au Japon ».

4. Stratégies d’adaptation – impliquant les capacités et les stratégies aidant les communautés à faire face aux conséquences négatives probables de catastrophes naturelles et du changement climatique. « L’information sur la capacité à faire face est utile pour ce qui est des réponses à court terme, mais les organisations non gouvernementales (ONG) ont besoin d’informations sur la capacité d’adaptation de la région pour la planification et l’élaboration de programmes à long terme », a indiqué Peter Mucke, directeur général de Bündnis Entwicklung Hilft, un consortium de cinq ONG allemandes qui ont collaboré avec l’université des Nations Unies dans le cadre de cette étude. « Tandis que nous déterminons quels sont les pays ayant besoin de réponses à court terme, comme de l’aide alimentaire, nous devons également savoir où il nous faut établir des programmes « nourriture contre travail » ou des stratégies de fourniture d’eau sur le long terme ».

L’exemple afghan

L’Afghanistan, qui selon le WRI a la plus mauvaise capacité d’adaptation et la seconde plus mauvaise capacité à faire face au monde, est en tête de la liste des pays les plus vulnérables aux catastrophes.

L’outil est simple. « L’indice vous permet de visualiser toutes ces informations en un coup d’œil en exprimant la capacité d’une région donnée à s’adapter ou à faire face en pourcentage, ce qui est pratique pour communiquer les forces et les faiblesses d’une région en particulier lorsqu’il s’agit de lever des fonds auprès des donateurs », a dit M. Birkmann.

Par exemple, le manque de capacité de l’Afghanistan à faire face s’élève à 93,4 pour cent, son manque de capacité d’adaptation à 73,55 pour cent et sa vulnérabilité à 76,19 pour cent. Le WRI utilise ces différents pourcentages, ainsi que des facteurs de prévision de l’élévation du niveau de la mer pour calculer un chiffre de risque global. L’île de Vanuatu, située dans l’océan Pacifique, apparaît comme étant le pays le plus susceptible d’être victime d’une catastrophe.

Aucun indice de risque n’est parfait. Dans le cas de Vanuatu, la population n’est menacée d’une hausse d’un mètre du niveau de la mer que dans 100 ans. Or d’ici là la population risque d’avoir considérablement évolué par rapport aux chiffres de 2005 utilisés par le WRI. Le WRI dépend de la disponibilité et de la qualité des données qu’il utilise. Il couvre 173 pays sur 192. La Somalie n’en fait pas partie.

La méthodologie du WRI pourrait être utilisée pour n’importe quelle communauté de n’importe quelle envergure dans le monde.

jk/cb-gd/amz / IRIN

 

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