Le journalisme est l’avenir du journalisme

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Le journalisme contemporain est l’histoire d’une retraite. Il y a de plus en plus de médias et de moins en moins de journalisme. Il y a de plus en plus de moyens technologiques d’enquête et de reportage et de moins en moins de grandes enquêtes et de grands reportages.

La recherche de l’information, pourtant, est au cœur du journalisme et de ses représentations populaires. Tintin, Marc Dacier, Ric Hochet, fouillent et fouinent. Al Pacino dans The Insider interroge, traque, pioche. Robert Redford et Dustin Hoffman dans Les Hommes du Président enquêtent, harcèlent, dévoilent. Or, dans leurs rapports annuels sur l’état de la presse, le Committee of Concerned Journalists et le Project for Excellence in Journalism notent avec la triste régularité d’une commémoration funèbre que les journalistes passent davantage de temps à « traiter » l’information qu’à la chercher. Et qu’ils s’exposent ainsi à devenir de simples sténographes de l’actualité.

Les commentateurs ont déplacé les « rapporteurs », mais l’éventuelle irrévérence de leurs opinions ne pourra jamais remplacer l’insolence d’une information. Une information ? Oui, cette chose, comme le disait au siècle dernier un magnant de la presse londonienne, « que des gens cherchent à vous cacher, le reste n’étant que de la propagande ». Le journalisme d’investigation, le fleuron du métier lorsque celui-ci se décrit comme un chien de garde et un contrepouvoir des institutions, est en crise. Rares sont les médias qui en ont les moyens ou la volonté. L’investigation prend du temps, coûte cher et ouvre la porte à tous les dangers –intimidation, assassinat, procès en diffamation ou en dommages et intérêts, agacement du public et des institutions. Or, il n’y a pas de véritable liberté de la presse si les journalistes ne mettent pas des cailloux dans la chaussure des puissants, s’ils ne révèlent pas, sur des sujets d’intérêt public, les dossiers que l’on veut cacher.

Le journalisme d’investigation, vous l’avez compris, n’a pas grand-chose à voir avec le journalisme de filtration ou de « fuite » avec lequel très souvent on le confond. Il incarne l’autonomie d’un média, sa volonté et sa capacité de mettre la plume dans la plaie, sans jouer les deuxièmes couteaux dans un jeu politique d’influence ou de connivence.

La liberté de la presse, proclame fièrement Le Canard enchaîné, ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Or, la presse ne se sert pas assez de son pouvoir d’initiative, d’anticipation, de révélation. Elle ne sort que trop rarement des chemins balisés de l’actualité, s’engouffre trop souvent dans les impasses où les invitent les chants de sirène des communicateurs et se laisse happer dans des emballements médiatiques qui étouffent l’information d’intérêt public. Les journalistes ont leur part de responsabilité, mais une part seulement. On a largement choisi pour eux ce que le journalisme devait être. « La bataille au sommet entre les idéalistes et les comptables est terminée, notait le rapport du Projet pour l’excellence en journalisme, et les idéalistes l’ont perdue ».

Les moyens financiers consacrés à la collecte et au traitement de l’information ont diminué dans la plupart des médias. Les coupes claires ont touché en premier lieu la couverture internationale. Aux Etats-Unis, les grandes chaînes de télévision ont fermé la plupart de leurs bureaux étrangers, les grands quotidiens régionaux ne consacrent qu’une partie infime de leur budget et de leur espace à l’international -3% en moyenne du « trou rédactionnel »- alors que le monde n’a jamais été aussi présent, voire envahissant. Dans une certaine mesure, nous confiait un collègue américain, l’international envahit notre quotidien (our daily life) au moment où il disparaît de nos quotidiens (dailies).

Le « progrès technique »

Les nouvelles technologies de l’information sont venues compliquer davantage encore la nouvelle équation journalistique. Côté lumières, elles ont permis des avancées significatives en matière d’accès à l’information. Internet ouvre d’extraordinaires librairies virtuelles, permet de trouver des sources nouvelles, de vérifier des données, d’ouvrir le diaphragme de l’info. Côté pénombre, le Web est un puits de rumeurs, de demi-vérités, de contre-vérités, d’inexactitudes, de désinformation et de diffamation.

Ces technologies ont aussi permis à des organisations, voire à des individus, de contourner les entraves posées par le système médiatique dominant pour diffuser des informations ou des opinions qui cheminent à contre sens. Il y a sur le Net des sites d’une très grande qualité qui permettent d’obtenir des informations différentes, dissonantes, qui répondent à des critères journalistiques que certains médias traditionnels ont abandonnés.

Toutefois, ce nouvel espace médiatique bouscule et fragilise les autres médias. En participant à la fragmentation de l’audience, il menace la capacité des médias traditionnels à obtenir de la publicité et sape la base économique de collecte et de traitement de l’information. La prolifération des plateformes médiatiques n’est pas nécessairement synonyme de croissance du pluralisme. Elle peut même déboucher sur une dégradation de l’offre journalistique. Aux Etats-Unis, en Belgique, les JT des nombreuses radios privées ne sont plus que des bouts de dépêches mal coupées et mal digérées.

Les journalistes de rédactions rachitiques régurgitent les mêmes infos qu’ils ont trouvées à la même source. La diversification du paysage médiatique renforce la puissance des grandes agences de presse et d’images. L’accroissement du nombre de détaillants de l’information correspond à une concentration des grossistes en nouvelles.

Relations publiques

Les relations publiques ont acquis ces dernières années une place prééminente dans le bruit médiatique. Quelques chiffres en attestent : il y a plus de chargés de communications aux Etats-Unis et en France que de journalistes. Très souvent, les RP -puisque c’est ainsi que, gentiment, on les dénomme- résonnent davantage comme R.I.P.  (Requiescat in pace) pour le journalisme. Une grande partie des informations qui circulent aujourd’hui dans les circuits de l’information sont en fait incitées, fabriquées, par des agences ou officines de communications.

La communication peut être excellente, professionnelle, elle peut même être honnête, mais elle n’est jamais de l’information. Ce n’est pas au service de presse du géant de l’énergie Enron que vous apprendrez les indélicatesses de son PDG. Ce n’est pas chez TotalFina que l’on vous donnera les informations les plus crues sur la Birmanie. Ce n’était pas non plus au service de presse de la Maison blanche que vous auriez pu, en 2002 et 2003, être correctement informés sur la préparation de la guerre en Irak. Or, c’est ce que la grande majorité de la presse américaine a fait. La capacité des autorités à contrôler, à formater et à déformer l’information s’est accrue de manière considérable, débouchant, dans la plupart des cas, sur un déni de journalisme.

ONG d’information

C’est dans ce contexte marqué par le retrait du journalisme, la prolifération des médias et l’apogée de la communication que certaines ONG, voire certains centres d’études, se sont transformés en pourvoyeurs d’informations et d’interprétation et ont envahi l’espace du journalisme. Le phénomène n’est pas tout à fait récent. Au cours des vingt dernières années, en effet, durant les décennies humanitaires, les ONG ont très souvent été des acteurs de l’information parce qu’elles avaient besoin des médias pour secouer des gouvernements indifférents ou un public assoupi. Elles ont mis en œuvre le fameux « tapage médiatique », théorisé par Bernard Kouchner, fondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du Monde, et amené sur le terrain de certaines crises humanitaires des hordes de journalistes, de préférence de télé-journalistes, qu’elles courtisaient et cornaquaient.

Bénéficiant d’une crédibilité plus grande que la plupart des gouvernements, ces ONG ont non seulement fourni des informations, mais elles ont aussi influencé leur hiérarchie, choisissant les crises dont on parlera et donc, par une méthode qui rappelle le « triage » médical, celles dont on ne parlera pas. Elles ont fourni des « narrations » et des cadres d’interprétation des événements internationaux. Lors de la fuite au Zaïre (actuellement République démocratique du Congo) de centaines de millions de Hutus en 1994, la plupart des ONG et des organisations de l’ONU choisirent de décrire cet afflux en termes essentiellement humanitaires, « oubliant » que, parmi ces réfugiés, se cachaient en fait des milliers de génocidaires.

Certaines ONG ont clairement des buts politiques, ce qui influence inévitablement l’information qu’elles diffusent. D’autres imbriquent leur travail humanitaire dans l’univers militaire, au risque de créer des confusions et des collusions qui ont des conséquences sur l’information. Plus prosaïquement, les ONG, qui ont une obligation de résultats, peuvent être tentées d’exagérer une menace pour forcer les gouvernements à intervenir et à donner. Je vous conseille de lire à ce propos le livre Penser l’urgence de Rony Brauman, de Médecins sans frontières. Sa description du rôle, par action ou par omission, des ONG dans la création de « bulles » humanitaires est éclairante.

Confrontées aux urgences sur le terrain et au mode de fonctionnement de la presse, de nombreuses ONG ont cherché à mieux faire passer leurs messages. Nombre d’entre elles ont considérablement développé leurs politiques et services de communication. Mais ceux-ci ont fatalement buté sur les limites du genre : l’engorgement des appels à la compassion, les risques de simplification et de spectacularisation des situations d’urgence, la concurrence face aux donateurs et aux médias, etc.

Un code d’éthique a été promulgué et adopté par la plupart des ONG, mais il n’en reste pas moins qu’il ne résout pas tout. La communication des ONG est par définition partiale, elle vise essentiellement à justifier les choix et les projets. La communication, même la mieux intentionnée, même pour une bonne cause, n’est pas du journalisme. Depuis quelques années, les médias font preuve d’une plus grande circonspection à l’égard des ONG internationales. Ils osent, timidement, mettre en doute leurs priorités, leurs motivations et leur politique de communication. Et ils ne sont pas loin de se méfier d’une surenchère au grand bazar des crises humanitaires. Le battage médiatique des ONG obscurcit les enjeux, il peut aussi provoquer des dysfonctionnements et des erreurs de priorité.

La cacophonie entre les acteurs des crises humanitaires –ONG, forces armées, organisations intergouvernementales, opérateurs privés- n’arrange pas les choses. Ainsi, la confusion sur la qualification des exactions commises à l’encontre de la population civile au Darfour –génocide, nettoyage ethnique, brutale contre-insurrection ?- a certainement compliqué l’intervention humanitaire. De même, les controverses sur le Niger –famine ou malnutrition infantile endémique amplifiée par une grave crise alimentaire ?- ont laissé les journalistes perplexes, au risque d’accroître leur inattention.

Les para-journalistes

Toutefois, ces ONG humanitaires restent dans la sphère qui, au départ, est la leur et croisent le journalisme sans prétendre le pratiquer. Or, depuis plusieurs années, quelques ONG, particulièrement celles qui travaillent dans le domaine des droits de l’homme, font du journalisme et parfois mieux que les journalistes eux-mêmes. On parle souvent aux Etats-Unis des « paras de l’info », de ces journalistes au front buriné qui débarquent dans les chaudrons de l’actualité, qui savent couvrir des crises mais qui ne savent pas grand-chose des crises qu’ils couvrent.

Je vais vous parler des « para-journalistes », des chercheurs et enquêteurs qui travaillent comme des journalistes, parlent comme des journalistes, mais ne font pas partie de la profession.

La diminution des moyens octroyés aux rédactions, la généralisation du généralisme dans de nombreux médias, ont créé un marché pour des chercheurs et enquêteurs spécialisés qui travaillent dans les niches et les oublis du système médiatique. Des organisations comme Human Rights Watch, Human Rights First, Global Witness, Amnesty International, sont devenues des grossistes en nouvelles ou en enquêtes. Elles sont sur le terrain avec leurs « envoyés spéciaux ». Lors des moments les plus durs de la deuxième Intifada, le chercheur de HRW, par exemple, informait en direct de Jenine ; lors de la guerre du Kosovo, les enquêteurs dépêchés en Macédoine et en Albanie envoyaient des flashes pratiquement comme des agences de presse.

Le journalisme d’investigation est aussi devenu l’une des terres de prédilection des ONG d’information, que ce soit le trafic d’or en RDC, les diamants de la mort au Liberia ou les trafics d’organes en Chine.

Les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) ont donné à ces ONG une puissance décuplée, non seulement pour obtenir des informations, mais aussi pour diffuser vers les médias et pour créer une forme d’autonomie médiatique : le site Internet de HRW est visité par des milliers de personnes chaque jour. Comme s’il s’agissait d’une agence de presse spécialisée. Sont-elles dans le même registre que la presse ? Non, si l’on envisage les objectifs qu’elles poursuivent.

Il s’agit pour ces ONG de produire des informations dans le but de changer des politiques gouvernementales ou intergouvernementales. Leurs méthodes, toutefois, les placent sans conteste dans le camp du journalisme. La crédibilité de ces organisations dépend de la qualité des informations et des opinions qu’elles diffusent, bien plus, d’ailleurs, que les médias traditionnels qui résistent finalement assez bien à leurs erreurs et à leurs inexactitudes, surtout lorsque celles-ci confortent les préjugés et les clichés de leur public.

La rigueur est le socle du travail d’information de ces ONG. Le recoupement de l’information y est généralement implacable car la moindre erreur risque de jeter le discrédit sur tout un rapport voire même sur l’ensemble de l’organisation. La prétention à l’impartialité rapproche aussi ces ONG du monde du journalisme. Même si celles-ci ont un objectif proclamé et sont donc « partiales », dans la mesure où elles ont un parti pris en faveur des droits de l’homme et contre les dictateurs ou les tortionnaires, elles ne peuvent atteindre leur objectif que par l’impartialité, c’est-à-dire par la froideur devant les faits, même ceux qui dérangent leur propre cause, et par la soumission de tous les régimes, de droite ou de gauche, aux mêmes critères d’évaluation. Finalement, ces ONG partagent avec le journalisme la conscience aiguë de l’importance des mots justes. Qualifier une situation de massacre de masse ou de génocide a des conséquences. Sur la réaction de la communauté internationale, la réputation des parties au conflit, le sort des victimes.

Que faire ?

Les ONG doivent avoir pour principe de ne pas aggraver la pollution des flux d’informations et la dégradation du journalisme. Elles doivent au minimum respecter les principes fondamentaux de ce métier en fournissant une information rigoureuse sans emphase ni manipulation. Elles doivent, si possible, contribuer à améliorer le journalisme, en compensant ses absences ou ses négligences, en jetant un coup de projecteur sur les crises négligées, en fournissant par le biais de l’enquête les éléments qui, très souvent, échappent aux regards furtifs des médias.

Dans un univers médiatique encombré et hyper-sollicité, les ONG doivent aussi accroître leur autonomie. Les médias dominants, comme le dirait Monsieur de La Palice, dominent, mais jusqu’à un certain point seulement. A la fin des années 90, après une décennie placée par Alain Minc et Thomas Friedman sous le signe de la mondialisation heureuse, le mouvement altermondialiste a démontré qu’il était possible de percer le mur de la « pensée unique » et d’imposer des idées dissonantes en dépit d’un rapport de forces médiatique qui lui était défavorable.

Les « anti-globalisation » ont su se donner les moyens de leur autonomie, en créant, en marge des grands médias, des réseaux d’information capables de créer la masse critique nécessaire à la visibilité.

Par ailleurs, les ONG ne peuvent pas à la fois se plaindre des médias et tenter de les instrumentaliser. En d’autres termes, les organisations humanitaires ne devraient pas rester passives et indifférentes devant les évolutions de l’économie des médias ni accepter la dégradation du discours public par le sensationnalisme ou le spectacle. A moins bien sûr qu’elles ne préfèrent, pour leurs appels de fonds, des publics qui ne fonctionnent qu’à l’émotion.

Défendre des médias de qualité et de service public, comme l’ont fait Human Rights Watch et Article 19 il y a quelques années en faveur de la BBC World Service, refuser les propositions de la Commission européenne qui consacrent une fuite en avant dans la commercialisation de la télévision, ne devraient pas être le combat corporatiste des journalistes grincheux nostalgiques du temps béni du monopole d’Etat. Non, c’est une question qui concerne tous ceux qui aspirent à une information citoyenne et solidaire. Et donc tous ceux qui agissent dans l’humanitaire et en faveur du développement.

Pour les journalistes, une reconquête des terres perdues est essentielle. Face à des catastrophes qui risquent d’entraîner la mort de milliers de personnes, face aux menaces de génocide, la presse ne peut pratiquer l’indifférence car elle peut faire la différence. Certains protesteront en brandissant l’étendard de l’objectivité. Mais pareil étendard n’est parfois qu’un voile trop commode qui masque la réalité du monde tel qu’il est et révèle une abdication de principes essentiels du métier.

N’oublions pas en effet que de célèbres pages du journalisme ont été écrites par des journalistes « engagés » qui ont osé faire campagne pour les victimes de graves crises humanitaires ou qui se sont obstinés à parler de pays brutalisés, sortis du cycle de l’information. Je pense bien sûr à Albert Londres, mais aussi, plus près de nous, à Jean Hatzfeld à propos de la Bosnie et du Rwanda, à Anne Nivat sur la Tchétchénie, à Roy Gutman (Newsday) sur les camps de la mort serbes, à John Pilger sur le Timor oriental, ou encore à Emily Wax (Washington Post) au Darfour.

Aux Etats-Unis, la presse s’était assoupie sur son édredon patriotique lors des mois qui précédèrent l’intervention américaine en Irak.  Mais depuis, la rivière est rentrée dans son lit. Au cours de ces dernières années, de grands médias ont multiplié les enquêtes et les révélations. En 2006, Time a révélé un massacre perpétré par les forces américaines dans le village de Haditha, dans l’ouest de l’Irak. L’agence de presse Associated Press  s’est montrée tout aussi incisive en forçant le gouvernement à publier la liste de prisonniers détenus par le gouvernement américain, en violation du droit international, à Guantanamo. L’agence américaine a eu recours au Freedom of Information Act (FOIA, 1968), qui, sous certaines conditions, oblige le gouvernement à rendre publics des documents officiels « sensibles ».

De nouveaux projets ont vu le jour, pour préserver le journalisme international, à l’exemple de GlobalPost, un site web spécialisé dans les questions globales. D’autres, comme le Pulitzer Centre, visent à favoriser des enquêtes au long cours sur des sujets internationaux négligés. Partout, au milieu d’une crise économique inédite et de doutes profonds sur l’avenir d’un secteur et d’un métier, des journalistes refusent d’écrire leur propre nécrologie.

La sieste est terminée. Le journalisme doit être l’avenir du journalisme.

Jean-Paul Marthoz

Jean-Paul Marthoz

Jean-Paul Marthoz, chroniqueur de politique internationale au journal Le Soir (Bruxelles), professeur de journalisme international à l’Université catholique de Louvain, auteur notamment de : « La liberté sinon rien », et de  » Mes Amériques de Bastogne à Bagdad ».

Jean-Paul Marthoz

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