Tel est l’intitulé de l’article que publient dans la revue “Mondes, Les Cahiers du Quai d’Orsay”, Dr Dominique Kerouedan (1), Dr Gustavo Gonzalez-Canali (2), Dr Hubert Balique (3) et Dr Bruno Floury (4), sur cinquante années d’histoire de la coopération sanitaire française (5).
Le cinquantenaire des indépendances africaines a été célébré dans les pays concernés, et en France tout au long de l’année 2010, sous des formes diverses. Lors de ces événements, la contribution de la France au développement sanitaire des pays d’Afrique francophone n’a pas été rappelée ni valorisée. Comme si rien ne s’était passé. Par ailleurs les personnes qui ont fait l’histoire dans ce domaine ne sont plus très nombreuses, ni sur le terrain, ni au Ministère des affaires étrangères, qui reprend au début des années 2000, la tutelle des programmes de coopération jusque là menés sous la houlette du Ministère de la coopération. Il s’agit de se souvenir, et de se souvenir de façon juste, des prises de positions politiques et des actions de terrain menées par le gouvernement français en Afrique pendant cinq décennies.
L’article rappelle ce que les médecins français, et les professionnels de santé en général, ont développé avec leurs confrères et les équipes sur le terrain au lendemain de la colonisation et tout au long de ces cinq décennies. Les auteurs présentent les différentes phases de la coopération en appui à ce secteur, évoluant au gré des réformes du dispositif de la coopération en France, et plus récemment, au gré des profondes mutations de l’architecture de l’aide au développement à l’échelle européenne et mondiale, dont les stratégies et les instruments de financement des années 2000 relatifs à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, vont inspirer et imprégner très directement la politique et les choix des instruments de financement de l’aide française en faveur de la santé. Les auteurs rappellent en même temps qu’ils avertissent : la France, dont l’expertise médicale et de recherche a rayonné dans le monde et en Afrique au travers de sa coopération, fait désormais des choix (ou des non choix) qui méritent qu’on réfléchisse.
Au risque d’oublier tout ce qui a été fait. Au risque de perdre une expertise médicale et professionnelle unique au monde. De faire la sourde oreille aux attentes des populations africaines et aux grands enjeux de demain. Au risque de contribuer à l’iniquité de l’aide à la santé mondiale. Au risque de confondre et de réduire la politique de développement à la politique d’immigration.
Sommaire de la Revue Mondes Les Cahiers du Quai d’Orsay, Numéro 7
(1) Expert indépendant en santé internationale, Maître de conférences, fondatrice et conseillère scientifique des enseignements « Global Health » de la Paris School of International Affairs de Sciences Po. Ancien Conseiller technique du directeur du programme Sida de la Côte d’Ivoire et du directeur régional de la santé de Tuléar (Madagascar). Directeur de l’ouvrage Santé internationale : les enjeux de santé au Sud, paru aux Presses de Sciences Po en janvier 2011, http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100635150
(2) Sous-directeur de la santé et du développement humain, Direction des Biens Publics Mondiaux, Ministère des affaires étrangères et européennes en France
(3) Maître de conférences à la Faculté de Médecine de Marseille, Conseiller technique du ministère de la Santé du Mali
(4) Ancien Adjoint au Sous-directeur du Développement humain, Direction du Développement, Ministère des affaires étrangères, ancien Conseiller technique du ministre de la Santé et de la Prévention au Sénégal
(5) in « Bâtir la paix », Revue Mondes Les Cahiers du Quai d’Orsay, Numéro 7, en français et en anglais, pp. 81-102, et pp. 187-199. Disponible en librairie à partir du 29 juin ou à commander sur le site suivant : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/ministere_817/publications_827/mondes-les-cahiers-du-quai-orsay_20136/une-revue-trimestrielle-bilingue-pour-mieux-faire-connaitre-les-enjeux-notre-politique-etrangere_77605.html
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