Entre le Népal et l’Inde, un projet étudiant

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Carte de l'Inde-HimalayaEn tant que jeunes professionnels de l’humanitaire, comme il convient de nous appeler[1], nous avons voulu mieux connaître notre futur secteur d’activité en confrontant nos enseignements universitaires à la réalité que les acteurs rencontrent au quotidien…

Nous avons ainsi profité de notre départ en stage pour effectuer un projet d’action-recherche. Cela nous a permis de réfléchir à la relation nord/sud qui semble dominer le secteur en nous intéressant à des initiatives locales mais aussi de mieux cerner les enjeux et les pratiques qui se cachent derrière les concepts de charité, de social business et d’économie sociale et solidaire.

Notre projet, « De l’Himalaya à Goa », a consisté à rencontrer des structures associatives locales, au Népal et en Inde, qui présentaient un caractère d’innovation sociale [2].

Nous avons ainsi discuté avec des représentants d’un camp de réfugié tibétain, avec un groupe de femmes qui luttent pour leur émancipation au Népal, nous nous sommes heurtés à la méfiance de responsables d’un centre pour enfants des rues et nous avons côtoyé la corruption dans une école pour enfants défavorisés. Mais nous avons également passé du temps dans une plantation de thé écologique qui fait du développement communautaire le cœur de son action, nous avons rencontré un social business, nous avons été accueillis avec des ministres chez Sulabh International et passé du temps dans les bidonvilles de Delhi et de Bombay.

Lors de ces entretiens nous avons discuté de la philosophie des actions de solidarité que mènent les structures, de leurs manières de travailler, de leur histoire et de leurs modes d’organisation.

Nous en avons donc appris encore plus sur nos futurs métiers que lors de nos cours ou de nos stages. Nous avons aussi rencontré beaucoup de difficultés, pour communiquer, pour nous déplacer ou encore pour organiser notre temps de travail. Cet apprentissage, non-formel, fut extrêmement précieux.

Réaliser un tel projet nous a permis de nous rendre compte des réalités de nos métiers, de ses difficultés mais aussi de ses joies. Les rencontres que nous avons faites furent humainement très enrichissantes. Sur le plan professionnel, cela nous a permis d’acquérir une rigueur et une méthodologie, de nous constituer un réseau de connaissances et de contacts et de connaître différentes pratiques liées à des problématiques diverses.

La recherche de partenariat nous a obligé à être sérieux dans la définition des objectifs et des actions. Mais aussi dans l’établissement des comptes et dans la restitution transparente des résultats à la fin du projet.

Nous pensons que c’est un atout pour un étudiant en solidarité internationale que de mener son propre projet. Cela permet d’aller plus loin que les modélisations et exercices pratiques que nous faisons en cours et cela nous donne aussi une plateforme d’accès à l’emploi par les contacts que nous nous faisons lors de l’élaboration et la réalisation de celui-ci.

Afin de capitaliser cette expérience, nous avons décidé de créer un blog, unlimited-projects.org, qui a vocation à mettre en commun ce genre d’initiatives. Les futurs chargés de projets pourront y trouver des conseils, des contacts et des idées. Mais cela pourrait également aider les étudiants en recherche de stage à trouver une structure qui correspond à leurs envies professionnelles.

Grâce à l’engouement et à la participation immédiate de Solène Paloma et Stéphanie Genteuil[3], ce projet s’est rapidement transformé en un projet plus important et de plus long terme. Nous espérons d’ici un an ou deux avoir de nouveaux partenaires et de nouveaux contributeurs afin d’élargir nos champs de compétences et de connaissances.

La présentation de cette plateforme lors du colloque, « Action humanitaire, coopérations non marchandes et solidarités internationales : quelles formations pour quels métiers ? », organisé par l’université d’Evry, a d’ailleurs reçu un accueil très enthousiaste de la part des étudiants et nous allons accueillir de nouveaux projets courant 2013.

Notre objectif est d’être ouverts à toute proposition de reportage sur le vaste champ de la solidarité afin d’avoir une cartographie mondiale des acteurs et des pratiques du secteur. Cette plateforme pourrait être utile aux chercheurs, aux étudiants et aux professionnels.

Nous pensons que cet objectif peut être rapidement atteint car le départ en stage des étudiants en solidarité internationale les emmène chaque année aux quatre coins du monde. Mais nous sommes ouverts à tous types de contributeurs, dans la continuité du projet « De l’Himalaya à Goa », nous allons partir en Océanie à la rencontre des associations écologiques, bien que nous ne soyons plus étudiants.

Ces projets s’inscrivent donc dans une perspective de professionnalisation et de connaissances partagées dans le secteur de la solidarité afin que nos actions gagnent en efficacité et en visibilité. Et nous appelons toutes les personnes désireuses de nous rejoindre dans cette aventure à nous contacter.

Reportage photos du projet « De l’Himalaya à Goa »
Lire le compte-rendu de mission

[1] Maureen Loth et Lucas Corsini, jeunes diplômés en action sociale et solidarité internationale.

[2] Nous avons choisis de mettre en lumière des actions novatrices et peu courantes en Europe afin de valoriser les pratiques des pays dits du sud.

[3] Deux anciennes étudiantes en solidarité internationale qui ont mené le projet « Tran’s miles », présent également sur unlimited-projects.org

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La rédaction de Grotius International.

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